Evaluation des connaissances, attitudes et pratiques des mères face à la malnutrition des enfants de moins de 5 ans en milieu rural de la RDC : étude de l’aire de santé de Minova (territoire de Kalehe/Sud-Kivu)

Résumé

Introduction. La malnutrition constitue aujourd’hui un problème majeur de santé publique chez les enfants de moins de 5 ans. Ce phénomène est souvent aggravé par l’ignorance des parents, les naissances rapprochées, ainsi que des comportements inadéquats, le tout accentué par la pauvreté. L’objectif de cette étude était d’évaluer les connaissances, attitudes et pratiques des mères face à la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans en milieu rural de la République Démocratique du Congo, plus précisément dans l’aire de santé de Minova.

Matériel et méthodes. Une étude descriptive transversale a été conduite auprès de 384 mères d’enfants de moins de 5 ans, échantillonnées selon la formule de Schwartz, dans six avenues de l’aire de santé de Minova, sur une période de quatre mois. Les données ont été recueillies via un questionnaire administré par le biais du logiciel KoboCollect, puis analysées de manière descriptive avec le logiciel STATA 17.

Résultats. Toutes les mères interrogées déclaraient avoir connaissance de la malnutrition chez les enfants. La mauvaise alimentation était identifiée comme la principale cause par 72,92% d’entre elles, suivie de la pauvreté élevée au sein du ménage (66,67%). Chez les enfants de moins d’un an, le non-respect de l’allaitement maternel exclusif était reconnu comme cause majeure par 98,44% des participantes. La mortalité liée à la malnutrition était évoquée par 70,83% des mères. Concernant la prévention, 65,36% ont cité une alimentation équilibrée, et 71,88% ont recommandé d’orienter les enfants malnutris vers les centres de traitement appropriés.

Conclusion. Cette étude révèle une bonne connaissance de la malnutrition chez les mères, bien que leurs attitudes restent parfois insuffisantes. La lutte contre ce fléau nécessite une promotion accrue de pratiques telles que l’allaitement maternel exclusif et une alimentation équilibrée, ainsi que des efforts soutenus de sensibilisation, compte tenu de l’importance des comportements et modes de vie dans la prévention de la malnutrition.