Brûlures thermiques graves chez l’enfant : approche épidémio-clinique, thérapeutique et pronostique à Lubumbashi et à Kinshasa, République Démocratique du Congo

Auteurs

  • Orvis N. Kisuka Département de Chirurgie, Faculté de Médecine, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo.
  • Willy K. Arung Département de Chirurgie, Faculté de Médecine, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo.
  • Guy Nday Département de Chirurgie, Faculté de Médecine, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo.
  • Catherine S. Ugumba Département de Chirurgie, Faculté de Médecine, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo.
  • Mick YP. Shongo Département de Pédiatrie, Faculté de Médecine, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo
  • Tony K. Kayembe Institut Supérieur des Techniques Médicales de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo.
  • Michel Ntanga Institut Supérieur des Techniques Médicales de Lubumbashi, République Démocratique du Congo.
  • Eric I. Kasamba Département de Sciences de Base, Faculté de Médecine, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo.
  • Rivain F. Iteke Département d’Anesthésie-Réanimation, Faculté de Médecine, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo.
  • Sébastien M. Mbuyi Département de Chirurgie, Faculté de Médecine, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, République Démocratique du Congo.

Mots-clés :

Brûlures, enfants, approche épidémio-clinique, thérapeutique, pronostic, Lubumbashi, Kinshasa, RD Congo

Résumé

Introduction. Les brûlures sont une cause majeure de morbidité et de mortalité infantiles liées aux blessures. L’objectif est d’évaluer les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et le pronostic des brûlures chez les enfants admis au Centre des grands brûlés de l’hôpital Jason Sendwe à Lubumbashi et au CHU La Renaissance à Kinshasa, en vue d’améliorer leur prise en charge.

Matériel et méthodes. Il s’agit d’une étude transversale multicentrique réalisée aux centres des grands brûlés de l’Hôpital Jason Sendwe à Lubumbashi et du Centre Hospitalier Universitaire La Renaissance de Kinshasa. Nous avons retenu 386 dossiers cliniques des enfants reçus pour brûlure thermique grave pendant la période allant de janvier 2022 à décembre 2024. Les principes essentiels liés à la non nuisance et à l’anonymat des malades ont été respectés. La normalité de la distribution des variables quantitatives était testée à l’aide du logiciel SPSS 21.0., ce qui nous a permis de faire les analyses univariées de base. Outre les statistiques de base, le test du chi carré a été utilisé pour comparer les proportions. Une analyse multivariée (régression logistique) a été utilisée pour identifier les variables significativement associées à l'intervalle de confiance (IC) à 95%.

Résultats. L’âge médian était de 4,38 ans. La brûlure thermique grave chez l’enfant représentait 5% (386/8079) de toutes les pathologies chirurgicales. Elle représentait également 44% (386/874) de toutes les pathologies chirurgicales pédiatriques et 41% (386/942) de toutes les brûlures. Il y avait plus de garçons brûlés (56,22%), le sexe ratio était de 1,28. Ils (51,55%) avaient consulté entre 6 et 24 heures après l’accident. La brûlure de deuxième degré superficiel était prédominante (33,67%). La moyenne de surface brûlée était de 30%. Les lésions (59,84%) étaient potentiellement infectées à l’admission. Tous les enfants (100%) avaient bénéficié d’un traitement général fait de : la sérothérapie antitétanique, de l’antibiothérapie, d’un traitement antalgique et de la réhydratation dans les 48 premières heures de leur admission et 20,98% étaient transfusés. Ces brûlures étaient causées par l’eau chaude (26,68%) ; 33,94% d’enfants présentaient une dénutrition et le taux de décès était de 37,05%. Les associations statistiquement significatives ont été trouvées entre le décès et variables telles que les nourrissons (p<0,0001), l’âge préscolaire (p<0,0001), l’âge scolaire (p=0,023), les lésions d’inhalations (p<0,0001), les lésions potentiellement infectées à l’admission (p<0,0001) et l’application des produits à base traditionnelle avant l’admission (p<0,0001).

Conclusion. Cette étude a mis en évidence un taux de mortalité élevé, avec des complications telles que les infections, les troubles hydroélectrolytiques et les séquelles cicatricielles. La prise en charge, bien que fondée sur les protocoles standards (réanimation, antibiothérapie, soins locaux, chirurgie), est encore confrontée à des défis logistiques, matériels et humains. Il est impératif de renforcer les actions de prévention à travers l’éducation des parents, l’amélioration des conditions de vie domestiques et la mise en place d’une politique de prise en charge pédiatrique adaptée, afin de réduire la mortalité et les séquelles liées aux brûlures chez l’enfant. Des recherches complémentaires sont également nécessaires pour affiner les stratégies de prise en charge dans le contexte congolais.

Téléchargements

Publiée

08/08/2025

Comment citer

Kisuka, O. N. ., Arung, W. K. ., Nday, G. ., Ugumba, C. S. ., Shongo, M. Y. ., Kayembe, T. K. ., Ntanga, M. ., Kasamba, E. I. ., Iteke, R. F. ., & Mbuyi, S. M. . (2025). Brûlures thermiques graves chez l’enfant : approche épidémio-clinique, thérapeutique et pronostique à Lubumbashi et à Kinshasa, République Démocratique du Congo. Revue De l’Infirmier Congolais, 9(1). Consulté à l’adresse https://ric-journal.com/index.php/RIC/article/view/186

Numéro

Rubrique

Article original

Articles les plus lus par le même auteur ou la même autrice